On pense connaître ce que l’on voit chaque jour. Mais la ville ne s’arrête pas : elle ne s’assied jamais. Il faut la parcourir pas à pas et repasser sans peine aux mêmes endroits ; naviguer au ras de la brique ; musarder et perdre son temps ; funambuler sur la tension du clair et de l’obscur. Tentons d’endosser l’insaisissable, pas moins.
La photographie lit-elle le réel ? En tout cas elle en creuse l’écorce méandreuse, à l’oblique ; affûtée, elle soulève la matière, elle sculpte une réalité.
Contre les jours, tout contre eux ou férocement contre. À contre jour.
Ainsi pénètre-t-on ce qu’on ne voit jamais. C’est alors que les images émergent.